Une chambre d’hôtel dans un palace décati : ce pourrait être à La Havane ou à Shanghai, en ex-URSS ou en, Amérique du Sud… Un lieu hanté par trois histoires qui s’y entrelacent, en plusieurs langues : celle de Susann et de sa petite fille remonte le cours du temps, vers le moment où l’enfant n’était pas née. Celle de Wolfgang, cinéaste qui harcèle son actrice, plonge dans les traumas de l’enfance. Celle de deux demi-soeurs invitées au mariage de leur père serait peut-être la plus réelle si tout ne s’y déréglait peu à peu…
Teaser – La Nuit Tombe
« En écrivant La nuit tombe…, j’ai cherché à retranscrire un monde non pas réaliste mais un monde qui vrille sous le poids du réel. Un monde où la réalité se substitue au fantasme. Le fantasme à part égale avec le réel. J’ai essayé de me souvenir de sensations très précises, de perte de repère, d’état limite… Et j’ai écrit en ayant pour seul objectif la scène et les acteurs. Je ne me suis pas inquiété de faire de la littérature, mon objectif n’est pas d’inventer une langue. Je voudrais faire une machine de scène, un scénario. Je n’ai pensé qu’au spectacle à venir. »
Guillaume Vincent
Extrait
« Noir, orage. Le téléphone sonne à nouveau. Sonne. Sonne encore. Cette fois, c’est Wolfgang qui se précipite hors de la salle de bain, il décroche enfin – personne. Il rappelle. Parle anglais, ce n’est pas sa langue, il semble hors de lui et harcelé. Traqué, au moins par cette voix. Il évoque une fête et ses revenants, sa mère il y a longtemps, une bombe humaine. Il ne sait pas où il est. Il se rend brutalement compte qu’il est enfermé dans cette chambre d’hôtel étrangère, volets fermés. Surgit sa mère venue le border, petit garçon qui ne trouve pas le sommeil. Cut. »
La nuit tombe… de Guillaume Vincent, publié chez Actes Sud (2015)
Équipe
Texte et mise en scène : Guillaume Vincent
Avec Francesco Calabrese, Émilie Incerti Formentini, Florence Janas, Pauline Lorillard, Nicolas Maury, Susann Vogel et les voix de Nikita Gouzovsky et Johan Argenté et les visages de Thibaut-Théodore Babin et Io Smith
Dramaturgie : Marion Stoufflet
Scénographie : James Brandily assisté de Emilie Marc et Alice Roux
Lumières : Niko Joubert
Musique – Olivier Pasquet
Son : Géraldine Foucault
Costumes : Lucie Ben Bâta et Guillaume Vincent
Conception marionnettes : Bérangère Vantusso
Réalisation marionnettes : Einat Landais et Carole Allemand et Nathalie Régior
Vidéo : Thomas Cottereau
Images : Damien Maestraggi
Coiffures et maquillages : Justine Denis
Régie générale François : Gauthier-Lafaye
Régie plateau : Muriel Valat
Régie micro : Flavien Cerisier
Stagiaire régie plateau : Mathilde Chamoux
Crédit photos : Elisabeth Carrechio
Tournée
Avant premières : 21 et 22 juin 2012 – Festival delle Colline – Turin
Création : Du 8 au 18 juillet 2012- 66ème édition du Festival d’Avignon
Du 8 janvier au 2 février 2013 – Théâtre des Bouffes du Nord
Les 7 et 8 février 2013 – Théâtre du Beauvaisis – Scène nationale de l’Oise
Du 13 au 16 février 2013 – La Comédie de Reims – CDN
Le 21 février 2013 – Cankarjev dom -Théâtre de Ljubljana – Slovénie
Le 8 mars 2013 – Le mail – scène culturelle de Soissons
Le 12 mars 2013 – Théâtre de Cornouaille – Scéne nationale de Quimper
Les 3 et 4 avril 2013 – CDN d’Orléans
Le 8 avril 2013 – Alençon-Scène nationale 61
Les 11 et 12 avril 2013 – Le Parvis – Scène nationale de Tarbes
Du 16 au 19 avril 2013 – Les 13 vents- CDN de Montpellier
Le 30 avril 2013 – Théâtre de Compiègne Scène nationale de l’Oise
Les 2, 3 et 4 octobre 2013 – CDR de Tours
Les 10 et 11 octobre 2013 – Scène Nationale de Chalon sur Saone
Le 19 octobre 2013 – Théâtre du Luxembourg à Meaux
Les 5 et 6 novembre 2013 – Scène Nationale de Belfort
Production
Cie MidiMinuit, coproduction Festival d’Avignon, La Colline – théâtre national, CICT/Théâtre des Bouffes du Nord, CDN Orléans / Loiret / Centre, Comédie de Reims – CDN, Théâtre du Beauvaisis-Beauvais / Espace Jean Legendre-Théâtre de Compiègne / Scène nationale de l’Oise en préfiguration, Ircam – Centre Pompidou, Festival delle Colline / Torinesi, Théâtre des 13 vents – CDN de Montpellier, Le Parvis – Scène nationale Tarbes / Pyrénées, Le Mail Scène culturelle de Soissons, avec la participation artistique du Jeune Théâtre National avec le soutien de la région Ile – de – France, de la DRAC Ile-de-France, de l’Institut français et du fond SACD Théâtre 2012
Presse
Les Inrocks
« Avec une chambre d’hôtel prétexte à tous les fantasmes, Guillaume Vincent réinvente un théâtre de genre se nourrissant d’Alfred Hitchcock et du cinéma bis dans un précipité de scènes où l’angoisse est reine. » Patrick Sourd – juillet 2012
Libération : « Mal être recommandé »
« Un ping-pong de flanelle nerveuse qui fait se dire qu’un auteur est né […]. Le texte est publié chez Actes Sud-Papiers. A l’analyse, on perçoit mieux son charme : c’est que les situations […] se collettent au sacré (via des réminiscences de Pasolini, Bergman, Lynch) mais sont percées de traits prosaïques, acculées à la gangue lexicale des formes de pensée contemporaines. Même la scène la plus bluffante, entre un jeune réalisateur et son actrice filmée au smartphone, montre que, même à coup de gifles dans la gueule, on ne décolle décidément jamais, du prétendu moi réel, l’encombrante «persona». Eric Loret – janvier 2013
France Culture
Télérama
« Le théâtre s’est fait ici étonnante expérience. On a plongé dans un curieux bain pictural, musical, avec pour passeurs des comédiens aux physiques démodés, déjantés, aux présences singulières. La nuit et les rêves à venir promettent d’être pleins de fantômes. Avec Guillaume Vincent, on redécouvre une fois encore que le théâtre n’est que secrètes apparitions-disparitions, sans fin recommencées. » Fabienne Pascaud – juillet 2012
L’Humanité
« La scénographie de James Brandily épouse à merveille ces divagations nocturnes. Les lumières de Niko Joubert, qui dessinent des fondus enchaînés cinématographiques, viennent percuter de plein fouet la partition musicale d’Olivier Pasquet, qui offre un relief sonore ténébreux à la pièce. On est ébloui par le jeu des acteurs, Émilie Incerti Formentini, Florence Janas, Pauline Lorillard, Susan Vogel, Nicolas Maury et Francesco Calbrese incarnent tous les personnages, donnant la sensation de se démultiplier à l’infini dans une chorégraphie orchestrée au cordeau […] Guillaume Vincent a la maîtrise absolue de ce qui se déroule sur le plateau, l’intuition d’un théâtre en mouvement, sur le fil, qui s’aventure en terres vierges encore à défricher. » Marie-Josée Sirach – janvier 2013
Mouvement
« Entre faits divers et fantastique, Guillaume Vincent met en scène des histoires à faire sursauter les âmes de la chapelle des Pénitents blancs. Un scénario de sensations, appuyées par un traitement sonore original. |…] Dans la chambre 0607, La nuit tombe… joue sur nos peurs, alternant sursauts et rires provoqués par des situations à la fois loufoques et inquiétantes. Dans une chambre d’hôtel, lieu impersonnel qui se veut pourtant intime, tout semble pouvoir arriver : la passion et la créativité les plus folles comme la mort la plus odieuse. » Pascaline Vallée – juillet 2012